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Les banshees, le privilège ultime de la noblesse

Découvrez qui sont les banshees, ces « dames blanches » hurleuses, qui apparaissent dans mes romans.

Et apprenez quelle est la pire façon d’être tiré du lit…

Autres noms donnés aux banshees

Banshies, bansidh, bean sí.

Étymologie

Du gaélique bean shídh, « femme du Sidh ».

Chez les Gaël, le Sidh désigne l’Autre Monde, celui des morts et des dieux.

Certains traduisent le terme « banshee » par « fée des collines/tertres/monticules » (qui sont des portails vers l’Autre Monde).

Origine

Gaélique (Irlande, Écosse).

Le mythe

Qu’elle soit fée ou revenante, la banshee apparaît dans notre monde en poussant un hurlement effroyable pour annoncer la mort prochaine d’un membre de la famille à laquelle elle est liée.

En Écosse et en Irlande, les familles de noble lignage avaient le privilège d’avoir leur propre banshee, parfois appelée « fée domestique ». Dans les récits médiévaux, la banshee annonçait la mort des guerriers au combat. À l’époque moderne, elle annonce les décès de mort naturelle.

Selon Lady Wilde (la mère d’Oscar Wilde), les personnes douées pour la musique ou la poésie sont également protégées par les banshees, qu’elle classe parmi les revenants.

Une allure spectrale

La banshee est souvent décrite comme une sorte de fantôme, à la pâleur extrême et aux traits cadavériques. Elle a de longs cheveux dénoués et hirsutes. (Contrairement aux anciennes traditions irlandaises, où les femmes cachaient leurs cheveux dans des foulards). Elle porte une longue robe à la mode ancienne, ou une robe verte, ou un manteau gris. Ses yeux sont rougis par le chagrin. Elle a les pieds nus.

Elle apparaît toujours seule.

Le cri de la banshee

Le hurlement de la banshee ne peut se confondre avec celui d’un humain ou d’un autre animal. Il est si terrifiant qu’il glace le sang et fait blanchir les cheveux de la personne qui l’entend. On le compare aux hurlements mêlés de plusieurs animaux, avec les pleurs d’un enfant abandonné et des cris d’une femme qui accouche.

La banshee vient toujours pendant la nuit, et son hurlement est d’une telle puissance qu’il peut réveiller n’importe qui et couvrir le vent le plus violent.

Selon certains récits, la bansidh est une magicienne d’une grande beauté qui se déplace sous la forme d’un cygne.

Sa magie en matière d’amour est plus puissante que celle des druides. Elle peut accorder ses faveurs aux héros de guerre et les emmène dans le Sidh. Mais le temps ne s’écoulant pas à la même vitesse dans l’Autre Monde, lorsqu’ils reviennent chez eux, ils tombent en poussière, car ils sont déjà morts depuis plusieurs siècles.


Le Sidh, le lieu d’où viennent les banshees

Il s’agit d’un lieu mythique, parallèle au monde des vivants. Selon certains, son nom signifierait « paix », et serait utilisé pour désigner l’état qui suit la mort.

C’est le territoire des dieux, dans lequel se sont retirés les Tuatha Dé Danann (« les gens de la déesse Dana »), chassés de l’Irlande par les Milesiens (« fils de Mile »).

Les autres noms du Sidh

« Autre Monde », « Plaine du Plaisir », « Grande Plaine », « Terre des Femmes », « Terre des Promesses »…

Selon le folklore gaélique, pendant la période de Samain, qui a lieu autour du 31 octobre, le Sidh s’ouvre, créant ainsi un « pont » entre l’Autre Monde et celui des mortels. Les morts, et autres habitants du Sidh, peuvent alors rendre visite aux vivants. C’est le Nouvel An des Celtes, et la fête la plus importante de leur calendrier. La culture populaire et le marketing ont détourné cette fête en la parodiant pour créer Halloween. Mais les chrétiens se l’étaient eux aussi appropriée, en commémorant les défunts le 2 novembre.

Autres types de banshees

Fée domestique

Certaines familles d’Écosse prétendaient être placées sous la protection d’une banshee, qui avait davantage d’attributions que celles d’Irlande. Ainsi, la banshee pouvait écarter les dangers lors d’une bataille, veiller sur l’héritier, hisser la bannière de la famille chaque matin, et même désigner quelle carte il convenait de jouer lors d’une partie, ou quelle pièce déplacer aux échecs !

Pleureuse

Dans certaines traditions, la banshee annonce un décès, non pas par un hurlement, mais par des pleurs, des gémissements, des lamentations, des « mélopées funèbres ». On l’appelle alors « femme pleureuse ».

Le mythe est alors lié à la tradition gaélique des pleureuses : des femmes qui improvisaient des lamentations vocales dans les cérémonies funèbres pour rendre hommage aux défunts. Ces pleureuses imitaient l’apparence des banshees : cheveux dénoués, robe longue, pieds nus.

Lavandières de nuit

Dans le comté de Galway et ses environs, ainsi que dans les Highlands d’Écosse, la banshee nettoie les vêtements de ceux qui vont mourir. Elle s’apparente ici aux lavandières de nuit, qui sont des sorcières mortes-vivantes ou des fantômes qui demandent aux passants de les aider à tordre leur linge. Elles cassent les bras de ceux qui le font de mauvaise grâce.

Les dames blanches

Ce mythe présente beaucoup de similitudes avec celui de la banshee. Je lui consacrerai un article… quand j’y ferai allusion dans un prochain roman. 😉

À lire si vous aimez les légendes irlandaises : La Mort peut danser.

La banshee, le privilège de la noblesse

Ce qui m’interpelle avec la banshee, c’est qu’elle est toujours liée à une famille de noble lignage. (Sauf peut-être dans l’interprétation qu’en fait Lady Wilde, qui s’éloigne du folklore traditionnel).

La créature est donc un privilège supplémentaire accordé aux rois et nobles. Comme si l’Autre Monde se souciait des classes sociales…

Comme pour les mythes du succube ou de l’incube (et tous les autres), on voit que le folklore et les croyances sont toujours révélateurs de la culture dont ils sont issus.


Les banshees dans l’univers de Syranis

Dans l’univers que j’ai créé, les banshees ne se déplacent pas uniquement pour les nobles et les rois, mais pour tous ceux qui « laisseront des marques profondes de leur passage parmi les vivants » (La Maîtresse invisible), afin de rendre le mythe un peu moins élitiste.

Ce sont des créatures mystérieuses. Car on ne sait que peu de choses d’elles, mis à part le fait qu’elles viennent d’un autre plan d’existence, et qu’elles ne se trompent jamais.

Mais il se pourrait que l’on en apprenne davantage à leur sujet dans mes futures publications…


Sources

Wikipédia, Encyclopédie du Merveilleux d’Édouard Brasey.

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